AMY JONES, une Américaine d'une quarantaine d'années, annonce aux frères Morisi qu'elle est la petite-fille de leur tante partie aux états-Unis la nuit de la Marche sur Rome en 1922. C'est pour que nous en sachions davantage que Lana Sektor, une éditrice de biographies installée à Brooklyn, nous embarque au Pays des Destins Croisés. Hommage aux gamines forcées d'émigrer, odyssée italo-américaine, autobiographie déguisée, patchwork de brutalité, de malice et de poésie, « Soldata Sana » est un feu d'artifice qui renvoie à l'univers des séries télévisées U.S. sur fond de rock, de blues et de rap. Cocktail paradoxal de Dos Passos, Umberto Eco et Arto Paasilinna, Morisi et son algoroman posent finalement la question post-moderne par excellence : au siècle de l'info en boucle, des fake-news et des réalités alternatives, que reste-t-il de nous autres, les vivants en chair et en os et comme l'héroïne avons-nous seulement existé ? MARIO MORISI, écrivain et journaliste, italien et français, né le 1er janvier 1951, a signé une vingtaine d'ouvrages tous plus surprenants les uns que les autres. Auteur de romans consacrés au Ballon d'Or bouddhiste Roberto Baggio, à Arto Paasilinna ou à l'Abbé Outhier, un abbé explorateur, il signe ses polars Absentès et utilise une douzaine d'alias publiés qui composent sa « comédie éclatée ».
